Rien d’étonnant, dès lors, à ce que l’atelier soit en plein air : sous le regard sévère mais bienveillant de l’abbaye de Boscodon, une dalle de béton fait l’affaire. C’est là que Ced Rouz y taille, fend et adoucit la pierre. S’il fréquente les philosophes (G. Agamben, P. Sloterdejk, J.F. Bilter, Anne Cheng, Dorian Astor…) et cite certains artistes (Penone, Beuys, Goldsworthy, Brancusi…), la pratique de notre homme – enseignant de yoga et adepte de qi-gong – s’enracine d’abord dans l’épreuve physique et la maîtrise de soi: elle débute en arpents parcourus le long des torrents de la région – Rif, Boscodon… – à la recherche de la pierre qui l’appelle; elle se poursuit par l’acheminement, souvent ardu, qui le contraint à soulever, porter ou faire rouler le caillou choisi en une danse chaotique – éprouvant corps-à-corps. C’est ainsi qu’il en comprend le poids, la densité, la résistance; alors seulement peut-il l’explorer par la sculpture pour mettre à jour sa nature profonde.

Odile De Loisy

(extrait de l’article paru le 21 juin 2019 dans la revue Narthex)

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